VOTRE AUTO ET SON HISTOIRE

R1318 a écrit:

Pourquoi vous eliminer puisque vous n'avez jamais raconté l'histoire de votre ou de vos (je ne sais pas) voiture(s).

Lapin R1318

Salut R1318,
Si si, j'ai déjà raconté l'histoire d'une voiture (page 6 de ce sujet).

Sinon, et bien tu peux me tutoyer, si tu veux.
Amicalement.

Effectivement j'ai oublié ce passage. Mea culpa

Bon qui va donc raconter l'histoire passionnante de sa voiture

R1318

Voilà un topic à ressusciter.

La règle du jeu : c'est comme à l'école des fans! Vous racontez votre histoire de 15/17, et à la fin tout le monde met un 10.
Donc ne soyez pas timide. Le prézzzzzident peut même vous montrer l'exemple une nouvelle fois. Depuis dimanche dernier, il est dépucelé en phase 2!
"Tonton Mayonnaise", racontes-nous ton épopée luxembourgeoise! Ca donnera du temps à KINZE pour réfléchir ...

GUIAVARCH a écrit:

Voilà un topic à ressusciter.

La règle du jeu : c'est comme à l'école des fans! Vous racontez votre histoire de 15/17, et à la fin tout le monde met un 10.
Donc ne soyez pas timide. Le prézzzzzident peut même vous montrer l'exemple une nouvelle fois. Depuis dimanche dernier, il est dépucelé en phase 2!
"Tonton Mayonnaise", racontes-nous ton épopée luxembourgeoise! Ca donnera du temps à KINZE pour réfléchir ...

Merci polux,

Je prépare le terrain et je balance l'histoire.

Voici donc mon histoire…

Il était une fois, un petit garçon qui passé quelques semaines de vacances chez sa tante et son oncle. C’était dans un petit village à côté d’Orléans. Mon oncle était passionné de jouets anciens (c’est certainement de lui que je tiens ce goût moi aussi), il possédait toute sorte de trésors, dont le Graal que tout les enfants rêvaient d’avoir : un réseau ferroviaire sur planche, avec des maisons, des routes, des montagnes, et tout, et tout ... C’est d’ailleurs lui qui m’a offert mon premier train, que je garde religieusement encore aujourd’hui. Pour un enfant, c'était en quelque sorte, la maison du bonheur.

C’était en été 1977, j’avais 7 ans, et cela allait être un été émaillé de grands moments. C’était tout d’abord, la première fois que je partais en vacances, mais aussi la première fois que j’allais visiter un zoo, la première fois que j’allais aller au cinéma (voir Bernard et Bianca), la première fois que je voyais une guitare (une vraie), la première fois que j’allais tirer à la carabine (à plomb), la première fois que j’allais aller à la pêche, la première fois que j’allais monter dans une voiture de course …
Je me rappelle parfaitement de tout cela, c'était il y a pourtant longtemps. Il est curieux de constater comme certains événements sont oubliés aussitôt aprés les avoir vécus, tandis que d'autres, je ne sais pas pourquoi, reste enfouient au plus profond de nous même pour le reste de notre vie.

Ce jour là, j'étais occupé à faire je ne sais plus quoi, quand un rassemblement devant le portail du jardin de la maison, m’intrigua. Mon oncle, ma tante, ma cousine et un individu, dont j’allais apprendre plus tard qu’il s’agissait du petit ami de ma cousine, Alex, parlaient ensemble d’un évènement qui semblait se passer dans la rue. A mon arrivée prés d’eux, je découvris l’objet de leurs discutions. Elle était là, garée devant le portail, un grand rond blanc avec un chiffre noir à l’intérieur, collé au milieu des portières. Ce fut la première chose qui m’avait impressionné, ce chiffre sur les portières … c’était certainement une voiture de course.
Ce n’est que beaucoup plus tard (adolescent), que j’appris que ce bel oiseau bleu était en fait, une Renault 15.

Au bout d’un moment, tout le monde fini par rentrer à l’intérieur de la maison. Mais je restais là, quelques instants de plus, le visage entre deux barreaux du portail, pour admirer ce bolide sorti tout droit d’un circuit de compétition, tel que je pouvais parfois en voir à la télévision. Si déjà une R15 de série dénotait de la masse des autres voitures en circulation, celle là, à l'époque, devait être particulièrement remarquée.

Quelques jours plus tard, nous revîmes arriver Alex. Mais cette fois-ci, tout le monde l’attendait, le portail lui était grand ouvert. Et là !… en plus de l’impression dégagée par le look de l’auto… il y avait le son ! C’était vraiment une voiture de course ! Un son roque et puissant émanait de la bête, cette fois ci, j’étais marqué à jamais. Une empreinte resterait pour toujours dans mon inconscient ne demandant qu’à ressurgir à la moindre évocation de ce souvenir. Et de nouveau tout le monde était rester discuter autour de la voiture.

Ce n’est encore que quelques temps plus tard que j’ai eu l‘occasion de monter à bord. A écouter Alex parler de sa voiture, et à regarder ses interlocuteurs s’intéresser à chaque précisions de sa part, il me semblait que tout le monde rêvait de monter à l‘intérieur… et j’apprenais que c’était moi qui allait les accompagner pour faire un tour en ville. J’ai ressentis cet égard pour moi comme un petit garçon de 7 ans peut le ressentir, comme une marque de confiance et d’intérêt sans précédent, j’était vraiment très très heureux.
Et lors de ce petit périple je ne fus pas déçu, même si, assis à l‘arrière, je ne voyais pas beaucoup la route.
Je revis encore ce sentiment d’orgueil, lorsque, arrêté à un feu rouge, toute la famille de la voiture d’à coté, s’est retournée vers nous. Les enfants de l’autre véhicule n’en croyaient pas leurs yeux stupéfaits. J’essayais alors de me grandir un peu dans le siége, pour qu’ils voient bien que j’étais là, mais en faisant semblant de ne pas m’intéresser à eux bien sûr. C’était gagné, ils m’avaient vu … qu’est ce que j’étais fier !

Et ce n’est que 30 ans plus tard que je pus, à nouveau, m’asseoir dans une Renault 15. Lorsque j’ai vu sur Ebay, celle qui allait devenir ma Gordie, cela à fait ressurgir en moi le souvenir de cet enfant au regard émerveillé, le souvenir d’un été pas comme les autres, un été riche d'extraordinaires et de merveilleuses premières fois.

Emouvante histoire Kinze !
C'est beau le plaisir d'un enfant.

Ca fait donc 30 ans que KINZE aime les quinzes!...
Ca fait aussi 2 semaines que piegak prépare le terrain, enfin l'histoire de sa Luxembourgeoise. ... quand il est comme ça, je me méfie de l'oeuf qu'il va nous pondre!

Souvenirs souvenirs ....Belle histoire ,bravo

Beau reçit KINZE bravo

C'est vrai, j'en suis resté baba.

Quelle belle histoire.
Elle serait parfaite dans notre rubrique "première fois" du bulletin.
A bon entendeur

Arrivé sur ce post aprés la lecture du post sur la R15 couleur DAIM (que je trouve trés jolie d'ailleur) je me permet de vous livrer ma petite histoire :

... Du haut de mes 10 ans, comme beaucoup de gosses, j’aimais bien dessiner des voitures. Particulièrement à partir d’un catalogue Renault des années 70 (mes parents ayant achetés une R6 neuve en 1974, j’avais à ma disposition tous les dépliants publicitaire de l’époque) je les ai toutes dessinées … sauf les 15 et 17 car je les trouvais moches (des phases 1, ouerk) ! Quelques années plus tard et mon permis tout neuf en poche (en 1988), je pars en quête du saint graal, c'est-à-dire de la bagnole la moins cher possible et qui roule. Je lis donc assidûment la colonne de droite des annonces à la recherche des prix planchés (je dispose de moins de 3000fr ce qui, même à l’époque était pas lourd) Après avoir vue bien des R12 en fin de vie et des R5 biodégradées et autre 104 à l’agonie je tombe sur cette annonce : « R15 GTL de 1976, 92000KM deuxième main, 2500Fr ferme », Coup de téléphone au vendeur « la voiture est toujours en vente, elle est visible dans un dépôt vente ». Décision est prise d’aller voir l’auto, accompagné de mon pôpa (ancien mécano qui touche bien sa bille et qui a surtout l’air nettement moins couillon que moi) Le dépôt vente est en fait l’arrière cour herbeuse d’un vague agent Renault de Trifouilli-les-oies, bref là je vois La R15 et je me voie immédiatement dedans ! Bon, elle est bleu gendarmerie mais avec tous les pètes qu’elle a, je lui referais une peinture, pour moi l’affaire est faite !!!… mon père plus circonspect inspecte la belle, verdict : bon, ça va elle saine (cad, c’est la bagnole la moins pourrie qu’on ai vue) après moult palabres et un démarrage aux câbles (la batterie est morte mais elle demmare nickel et tourne rond ) on tombe d’accord pour la somme de 2250 fr (le CT est pas fait … et ça coûtait 250 fr)
La voiture sera en ma possession le samedi suivant … que cette semaine fut longue, enfin j’avais Ma voiture et quelle voiture une R 15 GTL (et une phase 2, les plus belles) L’affaire fut faite et c’est mon père qui ramena la 15 dans sa nouvelle maison. J’ai fait un peu la gueule de pas pouvoir la conduire, mais avec le recule je comprends que mon père ne voulait pas que je conduise un voiture pas assurée, sans CT et dont on ne savait pas si les freins ou qqchose d’autre allaient lâcher …donc j’ai suivi au volant de la 18 familiale et j’ai pu admirer le sublime arrière de ma 15 (qui était une phase 2, donc les plus belles je le rappelle)

Dés l’arrivé au bercail, la 15 c’est retrouvée sur la fosse que mon pôpa à eu la bonne idée de creuser dans son garage et ne la plus quitté pendant 6 mois. Etant en pension à cette époque, j’ai passé tous mes week-end à retaper ma 15, pasque bon …elle était déjà un peu mûre. Autant la partie mécanique était correcte (à par un joint de culasse HS soigneusement camouflé par le précédant propriétaire, toute mayonnaise ayant mystérieusement disparu autour du bouchon à l’intérieure du cache culbuteurs ce qui fait que le doigt inquisiteur de mon père n’en avait pas trouvé traces) autant la carrosserie était bien avancée. J’ai tout désossé, les ailes, les ouvrants, la face avant …tout gratté, poncé … joué du chalumeau pour boucher les troues avec des morceaux de capots de quaterelle (merci papa pour le chalumeau et les cours de soudage) tout traité les corps creux , mastiqué, blacksonné, apprêté et poncé … poncé … poncé (merci papa pour le compresseur et la matière première) Puis vient le temps de la mise en peinture, mon choix (et mes finances) s’était porté sur un magnifique bleu clair métallisé brillant direct que mon père pouvait avoir à vil prix (sur le nuancier du marchand, et pour peu que l’on soit un peu daltonien, la peinture ressemblée vaguement à un bleu gord’)
C’est mon père qui s’est chargé de l’application de la peinture (il disposait d’une cabine et aussi d’un plateau, ce qui était bien pratique) Il l’a particulièrement bien réussie mais la peinture, de piètre qualité, est devenue mat en moins de six mois (conférant un look originale et unique à ma 15) Enfin, la sellerie à était entièrement refaite par les doigts experts de ma môman passant de Tabac defraichi à noir sublime (en virant au passage les souris qui avaient élu domicile dans la banquette arrière) .
Ma titine en 1990, avec moi fière comme Artaban (mais quel possesseur d’un tel carrosse ne le serait pas ?)


Au long des dix ans de vie commune ( 88 / 98 ), le fait d’avoir entièrement refait la carrosserie, l’avoir repeinte une deuxième fois (après une visite dans le fossé) mais aussi d’avoir reconditionné deux fois le moteur (la première fois, les segments racleurs ont pas tenus, je consommais autant d’huile qu’un deux temps !) changé la boite de vitesse (la troisième « sautée » tout le temps), changé un nombre important de rotules/disques plaquettes/roulements de roues/pneus … (j’utilisais beaucoup de pièces d’occases et faisait pas mal de bornes) donc toutes ces heures passées sur ma première voiture font que j’y étais très attaché …qu’elle me manque maintenant que j’ai de la place, du temps et pas de ronds pour en acheter une autre (sniff) … et que je suis prêt à replonger !

Ma titine aprés son deuxième lifting (1992), l'était belle ma phase 2


... et un petit délire d'époque


Voila mes début en R15 GTL en espérant ne pas avoir étais trop long (je me suis limité, passant sous silence quelques anecdotes plus ou moins glorieuse)

beau recit Mtr-N moi aussi des que j'ai le temps je vous raconte l'histoire de ma 15 gtl

Mtr-N a écrit:

....Voila mes début en R15 GTL en espérant ne pas avoir étais trop long (je me suis limité, passant sous silence quelques anecdotes plus ou moins glorieuse)

Mais non, c'était parfait !

J'espère que les "anecdotes plus ou moins glorieuses" nous seront contées dans une deuxième partie.
Bravo, Mtr-N, l'amoureux des phase 2 !

Mtr-N a écrit:

Ma voiture et quelle voiture une R 15 GTL (et une phase 2, les plus belles) L’affaire fut faite et c’est mon père qui ramena la 15 dans sa nouvelle maison. ........... j’ai pu admirer le sublime arrière de ma 15 (qui était une phase 2, donc les plus belles je le rappelle)

AHAHHHHHHHHHH Je me sens de moins en moins seul à aprécier les R15GTL (tu as raison, c'est les plus belles!). Je me souviens que lorsque je me suis inscrit pour la première fois à l'amicale en 1999, il n'y en avait pas beaucoup de R15 ph2...

Et bien voici une belle histoire, elle était vraiment magnifique ta 15 GTL .
J'adore la dernière photo, et pendant que fiston rêve de podium, maman passe la tondeuse ...

Bien sûr que les 15 GTL sont belles (même si la mienne me joue des tours en ce moment )
Marrant sur la photo où tu pose fierement on voit une "faune " automobile aujourd'hui disparue :1307/R5....Même ton casque est d'un autre temps ...que les moins de 20 ne peuvent pas connaître ..

Belle histoire

Encore une bien belle aventure que la tienne, Mtr-N

Content que ma petite histoire vous aient plus la suite à un prochain numéro !
Paco => ta voiture (celle de l'avatard) correspond assez bien à ce que j'aurais voulu faire de la mienne à l'époque (avec les bandes blanches plutot comme celle de Quinze)
et mon casque rouge, c'est celui que j'avais quant j'écumais les petites routes avec ma motobec' ... y'a plus de vingt ans en effet

tu c'est ce qui te reste a faire maintenant Mtr-N; trouver une 15 gtl

Et si CJD nous racontait sa rencontre avec la R1327 NO 989.

MASTERDOM a écrit:

Et si CJD nous racontait sa rencontre avec la R1327 NO 989.

Bin, à dire vrai, elle et moi n'avons pas eu beaucoup le temps de tresser les moments qui font une histoire. Voyons voir...

Me glissant dans l'esprit de l'inspecteur Colombo, j'avais déjà pas mal arpenté les routes de France (et presque de Navarre puisque j'ai quand même pris contact outre Pyrénées et envisagé de franchir les limites du nord et de l'Est)

La quête de l'objet d'une passion, c'est un peu la quête du graal.
heuuu... Chacun pourra confirmer ou infirmer cette affirmation.

Bref, l'idée de trouver l'objet de mes voeux est devenue entêtante. Bien sur, j'étais disposé à me jeter sur le premier véhicule venu, pourvu qu'il soit rutilant et ronronnant à souhait. Ce que je ne pouvais faire dans les années 70 était à ma portée ces dernières années.
Cela dit, je m'étais promis d'acquérir une R17 en 1971, et ça commence à faire loin. Promesse d'un gosse que surprend le regard de la voiture au sortir de l'école, idée qui reste imprégnée là, sans trop savoir, ne demandant qu'à resurgir. Cette première vision derrière le fort de Vanves a pris le temps de mûrir du moment où j’ai été mécanicien en 1975.

Des R15, des R17, j’en ai vu passé quelques-unes. Je ne me rappelle pas en avoir réparé ou entretenu beaucoup. En tout cas, pas autre chose que de courrant ou des réfections de freins et de trains, des réglages de carburation, des remises en état de circuits de refroidissement ou des remplacements de parties d’échappement. Mais à chaque fois, les R17 me lançait ce même regard croisé devant l'école, un peu railleur et provocant . Le jour où l’un des réceptionnistes de la concession a émis l’idée de vendre sa 17 TS, je n’étais pas en mesure d’acquérir une seconde main. Je l’ai conduit dans le Loiret voir mon oncle qui cherchait une voiture de son coté. Avec son accord, j’aurai pu la lui reprendre un peu plus tard. Par malchance, nous eûmes un accrochage en partant de Paris et cela suffit à refroidir le désir de mon oncle à l’arrivée. Ensuite, d’autres activités sont venues mettre de la distance entre les R17 et ce rêve devenu une 1327 phase 1.

Les moments de résurgence du rêve, je crois les avoir déjà évoqué. Un peu avant l’an 2000, je flânais sur le web sans rien trouver de ce qui aurait du être l’engouement pour ce véhicule, et je me résignais à le croire perdu à jamais. Et puis, j’ai vraiment loupé une R17 jaune que j’évoque dans l’auto-présentation, quand je passais devant des mois durant et que je n’osais m’arrêter pour demander son pédigré au propriétaire des carcasses qui jonchaient les bords de la route. Et un beau jour de juillet ou d’août 2007, alors que je cherchais je ne sais quoi sur ebay, cette première offre à Charleville Mézières d’une 17 phase 2 couleur Bordeaux. L’inertie m’a fait hésité. Quand j’ai contacté le vendeur et que nous avons envisagé un RDV, c’était trop tard. Il la vendait le soir même !
Finalement, ce n'est pas plus mal.

La suite, ce sont les kilomètres déroulés pour voir. Les visites envisagées et non tenues et les occasions ratées, jusqu’à cette 1317, de nouveau à Charleville. Je savais qu’il y avait aussi cette 1327 présentée par Ph Laurent le 10 octobre, mais bon, Je pensais pouvoir repartir avec cette 1317 plus aguichante.

Et bien non. Si elle ne demandait qu'a repartir avec un chauffeur, Je rentrais bredouille. J'avais fait le déplacement en train (on ne sait jamais) mais je n'ai pas été aimanté par la voiture. Ça ne collait pas. Finalement, c’est une phase 2, et je voulais quand même voir la phase 1 de Saint Dié malgré les photos.
De ce déplacement à Charleville, je ramenai un sentiment curieux qui n’avait rien à voir avec la rencontre de la 1317. Je ne retrouvais pas le bouquet de sensations dont je me croyais porteur, en présence de nos voitures préférées.
Que se passait-il ? J'hésitais.

La 1327 "bleu lumineux de Bretagne" correspondait sous une autre robe, au modèle qui me tenait à coeur. Presque entièrement. En regardant les photos, il y a de quoi être effrayé ou sourire. En tout cas, soupeser le pour et le contre.

Quitte à hésiter, j'ai décidé de faire le déplacement dans les Vosges. Pour voir, quasiment certain de ne faire qu'une visite de politesse au vendeur. Rendez-vous pris, cette fois je suis parti en voiture. Par la nationale 4.
Je conservais soigneusement les autres offres sur lesquels j’avais envisagé de jeter mon dévolu. 1328, 1313, 1312 …
Mais une 1327… Bon. Je verrai bien.
J’arrive à Saint Dié des Vosges. Je rencontre le propriétaire dont je ne connais que l’adresse @mail. Il me conduit dans un immense garage où elle dort seule et bien à l’abri.
Premier regard.
Je ne peux pas dire que c’est le coup de foudre. Encore que ces yeux, je les ais déjà vus sur la photo du forum et qu’ils ont un je ne sais quoi, mais déjà là, une première vague. Elle est dans la pénombre, et quand je m’approche, il n’y a pas de différence avec les photos. Juste que je constate quelques éléments manquants qui me font penser que cette voiture à commencé de subir un pik’in de ses organes dans l’habitacle.
Les garnitures sont noires. La sellerie est en cuir, de couleur crème, mais il y a bien longtemps qu’elle n’en a pas vu, de la crème d’entretien !

Il y a de quoi être effrayé, mais après tout, pas plus que de l’état d’autres R15 et R17 vues ailleurs, et notamment la 1313 de Marzay confinée dans un apenti.
Je fais le tour. Constat de vitre brisée, quelques ch’tares sur la carrosserie, des points et des bandes de corrosions, la ligne d’échappement HS, les planchers place arrière et logement roue de secours perforants. Une couche de poussière impressionnante. J’en viens à lever le capot, après un coup d’œil aux joints de vitre en excellent état. Tout semble impeccable dans le compartiment moteur. A cela près que je ne peux pas vérifier s’il ronronne vraiment. Un coup d’œil à la plaque ovale, 989… Un nombre dont je ferai volontier un fétiche. Avant de repartir, faute de pouvoir négocier à ma convenance, je reste un moment devant le garage, les yeux dans les yeux avec cette R1327. Un long moment. La tête à peu près vide.
Je sais que là, je suis envoûté.

Il n’y a pas que le fait d’être sans doute en train de passer à coté de mon rêve. Que vais-je trouver ensuite ?
Il y a aussi cette idée que je veux contribuer à promouvoir : Il faut sauver un maximum de nos voitures préférées, et celle là, visiblement, est condamnée à servir de magasin de pièce de rechange ou à tomber en morceaux à petit feu. Son ex propriétaire n’était pas embarrassé par sa présence et il dispose d’autres véhicules de collection qu’il restaure, dont une autre R1327. Son père lui a transmis une partie du virus, Lui qui s’est lancé dans l’aventure des restaurations et des clubs de voitures anciennes des dizaines d’années en arrière.
Que faire ?

Déjà, commencer par refaire la N4 dans l’autre sens.
Ensuite, réfléchir. Négocier, peser le pour et le contre. Tans pis. Ce sera long, mais la case restauration s’impose d’elle-même. Le regard de la R1327 me fascine.
Quelques jours plus tard, L’affaire est conclue, sur Paris, dans un café de Montparnasse. Reste à gérer le voyage de Saint Dié des Vosges à Nevers. quelque chose comme 450 km. Ada vient d’acquérir un camion porte voiture. La logistique est prête, la date est fixée. Pour l’anecdote, le loueur se montre heureux et m’explique qu’il a eu lui même une R17 autrefois. Départ à 11 h le 16 novembre.

La deuxième rencontre se déroule donc ce vendredi là au soir. Pas le temps pourtant de refaire le tour du véhicule.
Je le charge, je l’entrave, je repars. Arrivée à bon port à 1 h du matin, après les pauses repos et repas.
Deuxième anecdote, au restaurant, un client qui m'interpelle pour évoquer le passé des R15 et 17 dont il se rappelle bien.
Voilà bien. Nos voitures ne sont pas très connues aujourd'hui, mais apparemment, elle n'ont pas laissé indifférents quand elles étaient dans la force de l'âge

Enfin la R17 dors dans sa chambre. elle est bâchée. Il ne reste qu’à partir de l’état que je vais découvrir pour lui redonner au final l’aspect correspondant à mon attente, et à la votre, je l'espère.

Voilà en fait l’étendu de cette rencontre avec la 1327 N° 989.
Je ne sais pas s’il est possible de trouver des informations sur son histoire antérieure, mais si c’était le cas, je me pencherai avec intérêt sur la question. Il paraît que le passé éclaire l’avenir.

Pour l’histoire de sa remise en état, je ne vais pas manquer d’ouvrir une file dans la rubrique restauration.

Amicalement

C'est un beau roman, c'est une une belle histoire ... cette longue mais patiente recherche.
De réflexion en réflexion, de voyage en voyage, tu as fini par trouver celle qui t' as murmuré à l'oreille.

Tout le monde n'a pas la chance de trouver sa belle derrière le mur de sa maison ...

Bon courage à toi dans cette restauration.

Tu parles de la Nièvre. Je connais. Nevers, Decize, La Machine ...

Bravo pour ce marathon palpitant C.J.D.!

Pour l'anecdote,
- un autre C.J.D. (ce sont ses initiales) restaure également une R1327 en région parasienne.
- des R1327 bleu 407, je pense qu'il y en a au moins 3 en réfection en ce moment : la tienne en Bourgogne, celle de michracing en Lorraine, et une autre en Bretagne que je photographierai lors de ma prochaine visite ...

michel bizet a écrit:

C'est un beau roman, c'est une une belle histoire ... cette longue mais patiente recherche.
De réflexion en réflexion, de voyage en voyage, tu as fini par trouver celle qui t' as murmuré à l'oreille.

j'ajoute qu'il a fallu convaincre, parce qu'à la maison, l'idée d'acquérir la voiture dans l'état que je décrivais avait de quoi susciter des réticences.

michel bizet a écrit:

Tout le monde n'a pas la chance de trouver sa belle derrière le mur de sa maison ...

Oui. Mais en toute franchise, ma chance à été de rencontrer quasi neuves plusieurs d'entre elles (des 15, des 17 et d'autres), certaines arrivant tout droit de la régie à la concession, dont le client attendait une dernière retouche.
L'odeur du neuf, le contact d'un véhicule dont le moteur n'a même pas entamé son rodage, la magie du moment ou les mécanos et les carrossiers se rassemblent autour d'une voiture avec les réceptionnistes, pour échanger sur le nouveau produit, ce n'est pas définissable.

Je crois que comme toi, je vais être amené à mettre la tôle à nue, et je m'attend à quelques surprises. Mais l'important, tu as raison, c'est déjà qu'elle soit à la maison.
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michel bizet a écrit:

Tu parles de la Nièvre. Je connais. Nevers, Decize, La Machine ...

Il y a tout plein de sites sympas dans la Nièvre. (bien sur, sans confondre le cours de la Loire avec les Chutes du Niagara où Compierre et carthage)
Je connais assez bien Nevers, mais pas trop Decize et La Machine. Les villes plus au nord me sont mieux connues. Clamecy, Chateau Chinon, Guérigny, Saint-Saulge, Varzy, Prémery et...
Magny-cours
J'y vais de loin en loin, quand il n'y a ni motards, ni grands prix.
En passant, une virée rétro en 15 et 17 sur le circuit, ça ferait un fameux spectacle